Être attentive aux signes extérieurs


Comme certains le savent, ce voyage n’est pas seulement dans le but de connaître d’autres lieux et de m’en mettre pleins les yeux. C’est aussi ma manière propre pour faire un travail sur moi même. J’aurais bien pu continuer à aller voir des psychologues ou autres praticiens pour justifier que je me prend en main. J’ai choisi d’arrêter et de juste partir pour me retrouver. Ça semble très utopique et ça aurait sa place dans la préface d’un bouquin de développement personnel mais c’est la réalité. Je ne veux pas voir, tout les trucs qu’il faut voir absolument et n’être que dans un rôle de spectateur de mon voyage, je veux me sentir actrice et le vivre à fond.


Le voyage t’oblige à te botter le cul pour agir, à t’écouter pour prendre les bonnes décisions, à faire confiance à ton instinct pour ne pas te mettre en danger. Je pourrais tout simplement mettre sur ce blog des photos, un petit descriptif et c’est tout mais je n’en vois pas l’intérêt. D’ailleurs, je n’ai plus d’appareil photo. Parfois, je me dis que c’est dommage et ensuite, bah c’est la vie, ça devait arriver et je ne m’en porte pas plus mal. C’est un signe. Je profite de tous avec mes yeux en focalisant sur ce que je ressens. Il est facile aujourd’hui de taper le nom d’un pays sur internet et de connaître le pays sans y avoir mit les pieds. Par contre, ce qui n’ai pas possible en faisant ça c’est de vivre les choses, les ressentis, les émotions et c’est pour ça que je ne peux pas faire l’impasse sur ce sujet la.


Je rencontre pleins de gens, dans la rue, en auberge de jeunesse et au final notre soif de voyage n’est pas que dans un but de sublimation des paysages. A partir du moment ou tu as ouvert cette porte, il y a quelques choses en toi qui change. C’est une putain d’expérience humaine pour aller à la rencontre des autres mais aussi de soi même. Hier arrivant a Melaka, je rencontre deux français. Une femme de 40 ans qui voyage depuis 8 mois et qui ne sait pas pourquoi elle n’arrivait pas a partir de Malaisie. Elle y stagne depuis 3 mois, elle a trouvé un travail dans l’auberge ainsi elle dors et mange gratuitement. Il y a aussi un jeune homme, diplômé dans l’informatique qui un jour a entendu parler du PVT pour l’Australie te permettant de partir vivre la bas un an et de travailler en même temps. Il l’a fait et depuis il n’ai pas rentré. Il voyage depuis 2 ans. Il est en Malaisie depuis 2 mois et ressens le besoin de stagner un peu a un endroit pour refaire le point. Nous avons beaucoup discuté de l’être humain et du bienfait du voyage pour soi même et nous avons la même conclusion. Voyager ainsi, en lâchant tout, sortant de ta zone de confort te permet de ne plus avoir le mot " impossible" dans ton vocabulaire. Tu te rends compte que si tu veux quelques choses, tu peux l’avoir ou du moins tu essais. Tu n’as plus rien a perdre. Tu n’a de compte à rendre à personne. La sensation d’obligation n’existe plus, tu te lance des défis fous que tu n’aurais jamais envisagé. Le champs des possibles est ouvert.


Vous vous souvenez d’Hariss, le jeune marocain. Nous discutons parfois sur messenger. Il m’a demandé si j’avais vu des annonces de volontariat pour travailler le bambou en Thaïlande. « Pourquoi veux tu absolument travailler le bambou ? » « Je sais pas, j’ai envie, je veux apprendre quelques choses, je trouve ça beau le Bambou » C’est pas plus compliqué que ça.

Et ça le rend heureux. Répondre à ses envies, suivre sa route, écouter son être le plus profond. Ne plus s’identifier au mental qui nous gâche la vie et nous inculque des peurs inutiles. Être attentif aux signes extérieurs et a la lecture de nos emotions.


Patrick, rencontré a la réunion m’a rejoint et de suite j’ai senti que c’était trop tôt. Mon voyage seule, ce que je recherche en étant seule n’est pas achevé du coup, nous avons discuté et je ne peux pas faire semblant avec ce que je ressens. Nous allons donc nous séparer un peu. Lui reste en Asie de toute manière, il suffira d’un message pour nous rejoindre quand je le sentirais. Après lui avoir parlé, j’ai ouvert mon bouquin et j’ai retrouvé mon ticket de bus pour Melaka.

Pour la petit histoire, avant de partir de France, j’avais acheté au hasard un billet pour Singapour qui me servait de sortie de territoire pour prendre l’avion. Ce billet partait de Melaka pour Singapour. J’avais anticiper passer par la. Ne le retrouvant plus ,nous devions nous rendre dans une auberge a Kuala lumpur et je serais parti de la. Je suis tombée sur mon billet de bus et je me suis dit « c’est un signe, l’univers me dit d’aller la bas » J’ai annulé ma réservation pour Kuala, j’ai regardé comment prendre mon bus pour Melaka, j’ai prévenu Patrick que j’irais pas a Kuala et je suis partie le sourire aux lèvres. Il n’y a pas plus satisfaisant et libérateur de s’écouter et de faire se qu’on sent bon pour soi. Après 10h de bus, je suis arrivée a Melaka. Je rejoindrais Patrick a Singapour pour prendre l’avion pour l’Indonésie.