L’environnement est magnifique. Le monastère est très loin de la route principale. Entouré de montagne, il y règne un calme presque irréel. J’ai comme l’impression d’être dans un cirque pour ceux qui connaisse l’île de la Réunion, en plein cœur de Mafate. Déjà, je m’y sens bien. Je vois déambuler toutes sortes de personnes tout de blanc vêtus. Je me dirige vers le bureau. On ne me parle pas, on me tend un livre ou je dois noter toutes sortes d’informations (nom, nationalité, passeport, date de mon visa, nombre de jours sur place …)

Je suis la 74 eme personnes depuis le début de l’année. Un homme vient m’accueillir, il me fait visiter les lieux. Comme je reste longtemps (9 jours), je peux avoir une chambre seule cependant, il n’y en a pas de disponible. Je m’inscris donc sur la liste d’attente et je vais dormir en dortoirs en attendant.


Il me donne le choix de parler ou non. Ce n’est pas une obligation cependant, il faut que les autres voient que tu es dans une retraite silencieuse, du coup, il faut mettre un badge pour que se soit visible. Ainsi, les gens ne vont pas venir te parler. Ce n’est pas un rituel bouddhiste ce genre de choix. La religion Bouddhiste ne voit aucun bénéfice dans sa philosophie de pratiquer le silence. Cependant, il semble nécessaire pour certains novices, pour aider à rapidement et plus facilement à se recentrer sur soi.

On me donne deux tenues blanches, une natte, deux couvertures et un oreiller. C’est partie pour l’installation.


Il est 17h, je pars visiter les lieux. On va pas se mentir, malgré toute cette atmosphère relaxante, la pensée d‘être dans un asile me traverse l’esprit et pourtant, je sais que ce n’est pas un asile de fou. Il y a des gens seuls, sur des chaises, au milieu du parc. Non ,ils ne se balancent pas !!! J’en suis sure que certains qui vont me lire vont y penser :). D’autres méditent dans leur coin, pendant que certains passent le balai de manière très concentré. Chacun est dans son monde. C’est un peu déroutant mais plutôt intéressant. L’herbe est magnifique, marcher dessus est juste magique. Elle donne l’impression d’être entretenue au ciseau, taillée méticuleusement et d’un vert uniforme. Ce n’est pas plus mal étant donné que je vais passer la majeur partie à marcher pied nu dessus.


J’emprunte deux livres à la librairie et je m’assoi pour lire. Ça fait vraiment du bien de savoir que personne ne va venir te parler. Je ne sais pas pourquoi sûrement parce que je sais la raison de ma venue ici, c’est ce que je voulais, ne pas parler, avoir 10 jours rien qu’a moi. Les gens ne font pas attention à toi et chacun mène sa petite vie.

C’est partie pour une heure de « Chanting temple ». Nous avons tous un bouquin avec des chansons en Thai et en Anglais. Les moines arrivent en file indienne et s’installent sur l’estrade. L’atmosphère est tellement saine. Je la ressens vraiment. Je suis très reconnaissante de les voire. Ils sont sept et sont là pour nous. Ils nous remercie d’être là également. Je me suis dis qu’une heure de chant allait être long et pourtant, c’est passé si vite. Sûrement parce que j’aime les entendre chanter, j’aime la puissance de leur voix si bienveillante et j’aime y participer.

Nous chantons le chant qui accueille la méditation et c’est partie pour une heure assise. Ce n’est pas très facile, ce n’est pas tant le fait de réussir à vider son esprit mais plutôt à tenir la position assise. Je réussi aujourd’hui à voir arriver les pensées et ne pas les alimenter ainsi elles ne font que passer. Par contre, les crampes qui rendent mon corps douloureux sont bien réelles et difficiles à enlever de mon esprit.


Après la méditation, nous pouvons nous entretenir avec un moine. Un en particulier, parle très bien anglais. Nous sommes une dizaine assis devant lui et les personnes qui le souhaite peuvent lui faire une demande.


« - j’arrive à me défaire de mes pensées, à faire qu’elle ne viennent pas faire emprunte dans mon esprit surtout si elle sont négatives mais maintenant que dois je faire d’autre ?

- As tu l’impression d’être dans une méditation profonde ? Penses tu que tu arrives à atteindre ton toi le plus profond ? La première étape est très bien, il faut que tu maintiennes ce contrôle de tes pensées mais maintenant il faut que tu arrives à entrer dans une méditation profonde, rien autour ne dois t’atteindre.


- Aussi, j’ai pas mal de douleur dans le corps, je ne sais pas comment me positionner pour ne plus avoir mal.

- La douleur est dans ta tête. Elle est bien réelle et tu l’a ressent car tu n’es pas assez profondément concentrée. C’est ce que je te dis, tu dois réussir à séparer ton esprit de ton corps ainsi la douleur ne sera plus ressentie. C’est à partir du moment ou tu arriveras à te détacher de tes douleurs que tu sauras que ta méditation à évoluer. Changer de position ne servira à rien.


« Détacher mon esprit de mon corps », c’est encore un concepts qui n’est pas réel pour moi. Ça me paraît tellement impossible et pourtant je tend à croire que c’est possible.

Ça fait 4h que je suis arrivée au monastère et je ressens vraiment de très bonnes choses qui s’y dégage. Je vais débarquer avec mon discours sur les énergies. On y adhère ou on y adhère pas, toujours est il que la voix de ce moine si apaisante, son regard si bienveillant envoi de très bonnes ondes. Quand tu lui parle, le questionne, il est vraiment à l’écoute. Il prend le temps de comprendre au mieux ce que tu ressens pour t’orienter. Combien de fois as tu parler dans ta vie à des gens qui ne t’écoute pas vraiment. Plus que tu ne crois.Je vais me coucher calmement. Ça fait 4 heures que j’ai n’ai pas prononcé un mot. Je n’en ressens pas le besoin.


- JOUR 1 -


Il est 6h du matin quand le gong du monastère retenti. C’est le moment de faire l’offrande aux moines. Les hommes sont séparés des femmes, en ligne, à l’autre bout de la pièce. Nous sommes assis en carré avec l’assiette de riz devant nous. (rien qu’en l’écrivant, j’ai la nausée «#overdosederiz) Un à un,les moines défilent devant les gens. Chaque personne donnent une cuillère de riz pour chaque moine. Nous devons être bien aligné à des places spécifique, c’est un moment très solennelle. Les hommes sont toujours placés en premier. Ils se servent en premier pour les repas et sont sur les lignes de devant durant la méditation. Ensuite, c’est à nous de déjeuner. C’est assez sommaire mais suffisant (riz, légume, fruit et thé).


Nous passons à 2h 30 de méditation (45 min en marchant, 1h assis et le reste allongé). Je ne vais pas dire que c’est facile. Celle en marchant est très divertissante. Nous sommes en file indienne, guidé par les moines, et nous suivons. Le but est de ne se concentrer que sur nos jambes, sur l’action de marcher. Même si je ne suis sensé ne pas penser, j’en suis incapable. Je marche en regardant mes pieds en pensant que c’est très rare que je me concentre pour marcher. Je dois suivre un rythme imposé par les moines ce qui m’oblige à me concentrer un peu sur ma manière de marcher. Je regarde mes pieds qui se déroulent et viennent toucher le sol à chaque pas. C’est une des choses que nous pouvons faire « marcher ». On l’oublie trop vite. On oublie vite que de base, nous avons des choses acquises magnifique. On les oublie car autour de nous, nous sommes stimulé par tellement d’autre choses que les choses basique deviennent insignifiante. Marcher, l’une des choses dont les parents sont le plus fier quand tu es enfants et pourtant à l’age adulte, on n’y prête plus attention. Pourtant, si un jour tu te retrouve dans l’impossibilité de marcher, ça ne te serra plus égale. Nous marchons pour nous rendre d’un point A à un point B sans vraiment y réfléchir. On oublie que certains ne peuvent pas marcher, on oubli parfois de marcher juste parce que ça fait du bien et non juste pour se déplacer. C’est quelques choses que nous avons d’innée de bas et je me rend compte qu’aujourd’hui, ce pouvoir inné nous en voulons encore plus. Nous sommes capable de vouloir le remplacer par les overboards, tu sais avec la fabrication de ces trucs dont je ne vois aucunes utilités appart t’enlever tout le plaisir de la marche. Pourquoi ? Pour aller plus vite ? Pour ne pas se fatiguer ? C’est tellement ridicule et ça me saute aux yeux. Il est de plus en plus courant que nous utilisons des choses qui ne nous sont pas du tout utile.

Durant la méditation assise, le moine a évoqué le fait d’avoir beaucoup trop de possession qui produit chez l’homme de la souffrance. Le fait de se dire à un moment dans sa vie : « de quoi j’ai vraiment besoin » est très important. Pour ne pas souffrir, il faut se défaire de ce qui ne nous est pas utile. Nous cumulons, cumulons pensant que cela peut rendre plus heureux. C’est un leurre. Se satisfaire de peu, voila ce qui rend heureux, ainsi tu ne crée pas d’attachement et de dépendance à quelques choses que tu n’as même pas besoin. Se focaliser sur l’essentiel, la simplicité, voila de quoi nous à parler le moine.


La méditation de l’après midi était plus difficile. Mon corps est vraiment douloureux. Il est bien mignon le moine avec son discours mais moi je n’arrive pas pour le moment à me détacher de mon corps. De toute façon, il faut des années de pratique pour ça. La douleur est bien réelle. Du coup, je ne bouge pas, je dois m’y habituer.


Le moine a parlé de l’ignorance des gens face au fait que l’être humain est capable de contrôler ses pensées et ses émotions. Au début de mon voyage, en me familiarisant avec le Bouddhisme,le fait d’entendre le terme « les gens sont des ignorants » avait une répercussion assez négative dans mon esprit. Pourtant, aujourd’hui, avec mon nouveau regard, c’est différent. Souvent perçu dans la société comme péjoratif, ça ne l’est pas du tout dans la religion bouddhiste. L’ignorance des gens est souvent utilisé dans les livres de philosophie bouddhiste. C’est ceux qui souffre et ne contrôle pas l’impact de la souffrance dans leur vie qui sont cataloguée d’ignorant. Ignorant du fait qu’il est possible de se détacher de la souffrance. La philosophie bouddhiste n’est pas utopique. Elle ne dit pas que la vie est sans souffrance, au contraire, elle affirme presque que la vie n’est que souffrance (tu aimes : tu souffres, tu possèdes : tu souffres de perdre, tu envies les autres : tu souffres …)


Quand Bouddha a pu sortir à 30 ans de sa cage dorée et a été confronté à la souffrance des gens, il n’a pas pu vivre avec ça. Il s’est réfugié sous un arbre et à chercher à atteindre un niveau de conscience lui permettant de ne plus jamais souffrir : l’éveil ou le Nirvana. Il en a fait son enseignement. Il est possible de vivre sans souffrance, il faut jute réussir à ouvrir les portes de sa conscience, esprit et travailler à accepter ce qui arrive. La méditation a comme but de se connaître, d’aller chercher au plus profond l’être que nous sommes tellement et non celui façonné par la société. Le fait également de travailler à emprunter dans son esprit beaucoup de positif est très bénéfique. Le bouddhisme appelle à la gymnastique de l’esprit. Être ignorant donc n’est pas vu comme négatif. Au contraire, l’ignorance stimule à vivre des expériences pour l’être de moins en moins. C’est ce que bouddha prône. Il appelle que chacun prenne note de son enseignement le Dhamma » est expérimente. Il n’oblige pas à un apprentissage arbitraire sans compréhension. Au contraire, il veut que les gens expérimente son enseignement et puissent ne plus être ignorant. Sans parler de Bouddhisme, en règle générale, la vie n’est qu’expérience. On a tendance à croire que notre mission ultime dans la vie est d’être installé, en couple ,donner la vie…. Non,non,non. La vie n’est qu’expérience. Avoir un enfant, c’est une expérience. Acheter un bien, c’est une expérience. Voyager, c’est une expérience. Travailler, c’est une expérience.

Du coup, si la vie n’est qu’expérience, je me dis que tout le monde devrait se donner le droit, quand il en a besoin, de vivre des expériences, de franchir ses limites et expérimenter pour se faire une vie sur mesure.


Le moine a aussi évoqué le fait de ne pas toujours suivre ses émotions. Parfois, nous en sommes prisonniers. Il faut apprendre à se détacher de ses émotions et pour ça il faut apprendre à se connaître.


Le coucher est à 20h00, chacun fait comme il veut mais moi je ne fais pas de vieux os. Ce n’est pas fatiguant physiquement mais mentalement. Je ne dors vraiment pas bien à même le sol. J’ai très mal au dos et je ne sais pas si je vais réussir à tenir 9 jours à dormir par terre. Les fourmis et les moustiques me tiennent compagnie ou inversement, il y en a tellement. Les moustiques ne me piquent pas. J’ai une chance inouïe. Tout les voyageurs que je rencontre depuis 6 mois se plaignent de leur démangeaison et utilisent pleins d’anti moustique au quotidien. Moi, je n’en ai aucune utilité. Les moustiques ne m’aiment pas par contre ils adorent venir me titiller l’oreille et alors ça, c’est un des trucs les plus agacent d’une vie. Je ne peux les tuer et donc mon challenge est d’apprendre à les accepter.


« Dans la famille tu préfère ? Tu préfères devoir rester assise en supportant ton corps envahit de crampes ou devoir dormir en laissant le moustique te siffloter dans l’oreille ? Hummmm !!! Je ne sais que choisir. »


- Jour 2 -


Tous les jours sont identiques. Normalement, nous devons nous lever à 5h du matin et pratiquer une heure de méditation seul dans la chambre. Dans la réalité personne ne le fait enfin du moins dans le dortoir.


A 6h30, c’est le passage des moines pour le petit déjeuner. Toujours le même rituel. Je prends plaisir à faire ce rite. Quitte à être là, j’essaie vraiment de comprendre de l’intérieur chaque étape dans le monastère. Il est facile de regarder les gens faire et de reproduire la même chose. Ça ne m’intéresse pas, je veux vivre les choses, je veux comprendre de l’intérieur. Je m’affaire à bien faire les gestes de prière demandés. Les moines sont reconnaissant, je le suis aussi d’autant plus que toute cette nourriture est offerte. Nous pouvons manger par des dons fait par l’extérieur. Qui aurait cru que dans un pays plutôt pauvre, on peut trouver des endroits qui accueil les voyageurs gratuitement et qui fonctionne qu’avec des dons extérieurs ? Ça me dépasse. Tu la connais cette phrase :


« Plus tu possèdes, moins tu donnes . Moins tu possèdes, plus tu donnes »


La méditation aujourd’hui était plus fluide. J’ai appliqué ce qu’a dit le moine : se concentrer sur le mantra. Le mantra est un mot « Bhu - dho » que tu dois faire raisonner à chaque pas dans ta tête durant la walking meditation. C’est le mantra qui raisonne dans ta tête qui est censé diriger tes pas. Ce n’est pas encore parfait mais ça va venir. Si au début, il est facile de le faire, par la suite tu te rends compte que tu marches sans suivre le mantra et même ton esprit est envahit par diverses pensées qui ne permettent plus de contrôler le mantra. Étant donné que parfois le rythme dans la file est irrégulier, je suppose que je ne suis pas la seule à avoir des difficultés à tenir le rythme.


Pour la méditation assise, le moine parle de la difficulté de prendre des décisions. Il a demandé en souriant que les gens qui se lève à 5 h se manifestent. On va pas se mentir, il n’y avait que les Thailandais. Il n’était pas en colère mais plutôt amusé. Il nous dit que nous sommes faignant en souriant.


« Vous ne pouvez pas entreprendre une action si vous ne le voulez pas vraiment et si vous restez trop longtemps à réfléchir. Est ce que je me lève faire la méditation ? Je devrais mais je suis fatigué, je ne sais pas. Vous réfléchissez trop. Le réveil sonne, vous vous levez. Il n’y a pas de réflexion a avoir. A partir du moment ou vous hésitez, vous ne le ferrez pas. Cette phase ou vous n’arrivez pas a prendre une décision n’est pas bonne pour vous. C’est un moment de combat dans votre tête que vous pouvez éviter. Vous pouvez l’éviter à partir du moment ou vous l’avez décidé. Si vous êtes heureux d’avoir cette phase ou vous n’arrivez pas a prendre de décision, continuez mais pour ma part elle n’a rien de bénéfique appart amener du négatif. Pour des petits prises de décision comme celle ci, évitez vous de souffrir. Levez vous à 5h sans vous poser de question. Comme les gens qui se lève pour aller au travail. Pourquoi passer par cette phase de lamentation pour ne pas aller au travail est qui aboutira exactement a la même finalité. Essayez plutôt de vous lever, pour vous lever est de vous préparer à aller au travail. Prenez du temps à nettoyer votre esprit. Aujourd’hui, les gens passent beaucoup de temps à nettoyer leur intérieur, a porter de vêtement bien propre, a faire attention a leur apparence pensant que ça leur fait du bien. Pourtant, le plus important se trouve à l’intérieur. Avant de partir travailler ou d’entreprendre une action, il faut nettoyer son esprit pour qu’il soit prêt a agir. Il ne doit pas transporter tout le négatif cumulé depuis que vous vous êtes levé voir la veille ».


Qu’il est drôle de faire expérience de se connecter avec les gens sans avoir la parole. Je m’assois à une table et je suis rejoins par trois autres personnes. Tous passe par le regard. D’un signe de tête, on se salue. Quand un se sert à boire, il sert tous le monde. Nous arrivons à avoir des fou rires juste avec notre langage du corps. On a pas besoin de parler pour sentir qu’on s’entend bien. Je suis contente et un peu frustré en même temps car je voulais vraiment me détacher de tout contact mais la réalité en face c’est que étant hyper sociable, je ne peux pas. Du coup, mes acolytes de retraite seront une galloise, un Israélien et un Français.


Il y a un shop prés du monastère. Nous avons une heure de temps libre à utiliser comme bon nous semble. Là bas, il y a la wifi. Le moine nous fait confiance. Il nous oriente à aller sur internet si nous en avons le besoin. Encore cette histoire de besoin. Je suis allée sur internet. J’ai mis Instagram à jour et je me suis demandée si j’allais resté sur internet ou revenir au monastère. Je n’ai pas besoin d’internet, je peux m’en passer. Je suis donc revenue au monastère. Au final, c’est ce que nous faisons au quotidien, utiliser internet sans en avoir vraiment besoin. Si les forfaits illimités, on fait une révolution et le bonheur de tous, aujourd’hui, on utilise sans compter. C’est illimité donc nous sommes toujours connecté même si nous en n’avons pas besoin. Combien de temps passe t’on sur internet pour un réel besoin. Aujourd’hui, quand tu sollicite les gens à prendre le temps de prendre soin d’eux, ils te répondent «  j’ai pas le temps pour ça ». Par contre perdre son temps sur internet, ils peuvent. La technologie à pour but de t’aider au quotidien et gagner du temps. Tu penses que tu gagnes du temps mais c’est un leurre. Au final, tu en perds plus qu’autre choses car le temps gagné n’est pas utiliser à bon escient. Si le temps était utilisé pour te recentrer et prendre soin de toi, pourquoi pas mais on va pas se mentir, la majorité des personnes n’ont pas cette démarche. Le temps gagné est souvent reperdue, baigné dans l’utilisation de toutes les possessions extérieurs. Je m’inclue dedans. Même moi je suis capable de rester captiver sur mon ordinateur sans y faire grand-chose pour finir par regarder des vidéos de chat qui se casse la gueule ou goat fating. Toutes ces technologies sont de très bonne idées à la base mais tellement mal utilisé aujourd’hui. Le fait de mettre un accès internet prés du monastère n’est pas une mauvaise idée. Cela permet de laisser le choix au gens de son utilité et cela m’a permit de réfléchir à mon comportement avec ça justement.


Les journées se ressemblent. C’est tout le temps les mêmes rituels mais cela n’est pas ennuyeux pour le moment. Les journées passent même plutôt vite. Après le spitch du moine sur le fait de se lever à 5h, bizarrement beaucoup de gens sont au lit tôt. Je serais curieuse de voir demain qui se motive. Je suis crevée, je regarde mon lit, enfin ce qui me sert de lit et je compte les nuits. Plus que 7 nuits. Si les journées passent vite, les nuits sont longues pour moi. Dormir à même le sol et avoir froid toutes les nuits n’est pas très agréable. Ça t’oblige à prendre sur toi et à travailler avec ton mental pour combattre l’inconfort et trouver une sorte de confort intérieur. Car c’est ça le but je pense, te mettre dans des conditions plutôt inconfortables pour t’entraîner à voir que tu peux vivre heureux avec peu, que tu peux réussir à te détacher de tout sans souffrir.


- Jour 3 -


La méditation commence à être plus facile du moins le temps défile. Le corps est toujours douloureux mais de toute façon, je dois travailler à ne pas me focaliser là dessus. Voilà, pour moi, la plus grande difficulté. J’ai des crampes dans tout le corps, de plus, dormant sur une base dur, mon corps est douloureux dés le réveil. J’ai vu une femme se faire un matelas avec son duvet. J’avais tellement envie de lui piquer. Les crampes sont majoritairement sur les membres inférieurs. Je ne suis pas la seule, souvent les gens essai de changer de position au cours de la méditation mais en règle général, les gens tiennent bien la position assise, jambe croisées. Pour moi, c’est très douloureux, surtout les chevilles. Les moines sont toujours très attentifs à nous enseigner les choses de manière ludique et fluide.


Au monastère, ce qui me fait le plus de bien, c’est d’avoir le temps de prendre son temps. Prendre le temps, c’est quelques chose que nous ne faisons pas assez. On ne met plus d’importance sur les choses du quotidien. On oublie que manger à sa faim est un privilège, être en bonne santé aussi, marcher également …. Toutes les choses les plus simples de la vie, nous avons tendance à les oublier. Nous ne nous tournons plus vers elles mais plutôt vers l’extérieur. Notre attention est majoritairement portée sur ce qui nous manque sans regarder avant si nous en avons réellement l’utilité. On oublie trop souvent qu’il y a pleins de choses en nous que nous exploitons plus. L’être humain se délaisse pour porter plus d’attention sur des possessions extérieurs. Quand on sait que le fait de posséder, c’est une des premières causes de la souffrance car la perte engendre de la souffrance. Il ne faut pas chercher plus loin la raison de « la crise des 25/35 ans » appelé dans un article des « Inkoruptibles ». Cette tranche d’age ne sait plus ce qu’elle veut, ce qui les rendra heureux. Tout de suite baigné dans ces multiples attachement matériel qui évolue trop vite. On a pas le temps de s’y habituer que d’autres choses voient le jour. Nous n’avons pas le temps d’en profiter et devons nous adapter à du nouveau. Je dirais même que cela peut engendrer du stress de courir toujours derrière la dernière technologie. Tout va vit, on ne prends plus le temps de rien. Cela me saute au yeux enfermée au monastère. Je m’y sens bien car je prends du temps pour chaque chose simple. Le fait de prendre le temps de marcher, de manger, de rester assise à contempler l’environnement, ne pas devoir parler ,et donc interagir avec l’extérieur, fait le plus grand bien. Je réapprend à utiliser toutes les facultés simples de mon corps. Les choses qu’on oublie trop acquis depuis notre plus jeune age.

Le fait d’être habillé comme les autres, d’avoir les mêmes conditions de vie au monastère, d’avoir juste ce dont nous avons besoin nous met sur un pied d’égalité. Cette égalité est saine. C’est ça qui rend l’atmosphère si sereine.


Ce matin assise à la table pour le petit déjeuner, personne ne parle. Ce n’est pas pesant bien au contraire. L’homme en face de moi prend chaque bouchée dans sa bouche lentement comme si c’était la première fois qu’il mange. Il a les yeux fermé et je pense qu’il est dans une méditation. On va pas se mentir que confronter à cette situation dans la vie de tous les jours, je trouverais ça bizarre mais pas en ce moment puisque je suis au monastère pour ça. Le moine nous l’a dit, la méditation peut se pratiquer n’importe quand. Le voir ainsi faire m’a donné d’être plus attentive quand je mange. J’ai donc pris mon biscuit et j’ai doucement mangé en appréciant chaque sensation ; Il est ainsi plus facile d’identifier les besoins de ton corps. C’est tellement pas mon habitude, je suis plutôt du genre à manger très vite avec une impression d’engloutir. Les 2 premiers jours, je mangeais un peu plus le matin et le midi car a partir de 12h, nous ne mangeons plus jusqu’au lendemain. Je me blindé par anticipation. C’est tout à fait ridicule car aucun impact. Il est 20h, j’ai faim. Le fait de manger plus au mauvais moment n’est d’aucune solution. C’est une action du présent pour anticiper le futur. Ce n’est jamais bon d’agir ainsi. Je vais profiter de ces quelques jours pour travailler la dessus. De réussir à faire une chose a la fois et d’être concentré sur une action.


« the shortest way to finish many things is to do only one thing at a time » Buddha


Avant chaque méditation, un des moines nous fait une genre de leçon ou de prise de conscience. Il met beaucoup l’accent sur le fait de prendre autant soin de tes affaires que de toi. Prends soin de ta maison, tes nouvelles chaussures, ton téléphone autant que de toi même. Savoir faire du vide et ranger son extérieur autant que l’intérieur de soi. L’un ne va pas s’en l’autre cependant quand je regarde aujourd’hui notre société actuelle, nous avons de plus en plus tendance à nous éloigner de notre intérieur pour se focaliser essentiellement sur l’extérieur.


Je commence à connaître les rituels et à comprendre leur objectifs. Les journées ne sont pas longue et pourtant nous avons 5 heures de méditation et 2 heures de chant. Nous prenons le temps chacun de vivre tout en respectant le planning imposé du monastère. Nous nous parlons par mime quand nous avons besoin de quelques chose ce qui rend le contact bienveillant et amusant.

Durant la méditation couché aujourd’hui, je n’ai pas pu garder mon sérieux. Tout le monde autour de moi s’endormait. Je pense que je ne suis pas la seule a ne pas très bien dormir.



- Jour 4 -


Le moines a évoqué aujourd’hui comment le négatif se véhiculait de plus en plus. Il ne fait pas référence à son pays mais plutôt les occidentaux qui viennent dans son monastère. Il nous raconte une grand-mère Allemande qui se plaint à lui car elle est vieille et que son fils ne l’appelle pas. Elle souffre de l’absence de son fils et de solitude. Les personnes âgées en occident ont toujours l’air malheureux dit il. Ici en Thailande, majoritairement, tous le monde pratique la méditation et nous sommes heureux. De ce fait, les grand parent ne se plaignent pas, ils sont heureux. Ils ont conscience qu’il vont mourir, ils sont prêt pour ça. Ils sont au courant depuis le début. Ils ne passe pas leur temps à se plaindre. Ils sont prêt. Ils profitent de chaque instant de leur vie.

Pour moi, on a pas réellement peur de mourir. Comme le dis le moine, on sait tous ce que va être notre finalité. On a peur de regarder en arrière et d’avoir des regrets, c’est plus ça qui nous effraie. Du coup, on se cache derrière des plaintes. On la connaît « Tatie danielle » la grand mère odieuse dans le film du même nom.

La vie est impermanente , la vie est courte et la vie mérite d’être vécue pleinement, c’est vraiment ce qui me guide durant mon voyage. J’ai pris conscience de pleins de chose que je savais mais dont je n’accordais plus d’importance.


Les introductions de teaching avant chaque méditation fait par un moine est vraiment pour moi tellement enrichissant. Ce moine en l’occurrence parle très bien Anglais et Allemand. Il est tellement serein quand il parle. Toujours souriant, il répond à tes questions avec tellement de simplicité que je pourrais passer des heures a l’écouter. Tout paraît limpide est claire. En même temps, il est pas moine bouddhiste pour rien. Ce n’est pas une machine à répondre sans prendre en considération les réponses et les personnes qui posent les questions. Ce moine est un instructeur remplie de compassion et de sagesse. Je sens qu’il ne répond pas aux questions pour montrer sa connaissance mais plutôt bien dans le but de nous aider, de nous orienter dans nos réflexions, dans notre réalisation si on veut utiliser le mot exact. Il na pas un discours critique, de juger en affirmant ce qui est bien ou mal. Il nous oriente à observer ce qui nous entoure, d’être attentif, d’examiner sans être un juge mais juste une personne qui constate un fait et qui le relate. C’est parce qu’observer et discerner clairement la vrai nature de l’esprit, c’est devenir impartial vis a vie des émotions, des sentiments pour ainsi être plus détaché et pouvoir voir les choses comme elles sont vraiment. Le bouddhisme t’aide à enlever le film opaque avec lequel tu vis pour voir la vrai réalité des choses. Tellement de chose à dire sur cette philosophie de vie que je vais m’arrêter là.


La fatigue se fait sentir. Je dors très peu et cela se ressent de plus en plus. Je comprend le principe de faire avec sa souffrance et de travailler à se détacher de ses difficultés mais aujourd’hui, je n’y arrive pas. Je pars me coucher sans conviction de réussir à dormir et pourtant j’en ai besoin. Je ne mange presque pas. Je ne peux plus voir le riz en peinture et pourtant je dois faire avec car c’est matin et midi, riz à volonté. La quantité est présente cependant la diversité pas du tout. Comme la nourriture vient des dons extérieur, il y a un peux de tout et n’importe quoi. Les cuisiniers combinent avec ce qu’ils reçoivent. Je ne me plaint pas, bien au contraire, je suis nourri gratuitement par des inconnue. Je suis pleine de gratitude mais ça n’empêche pas que ça soit compliqué pour moi.


- Jour 5 -


Qu’il est dure de se lever. Je suis à presque me dire que je pourrais ne pas y aller ce matin. Ils n’y verront que du feu. Pas mal de gens parfois sèche des moments de la journée. Je les vois les sièges vides. En même temps, chacun vient et part comme il veut donc tu ne peux pas vraiment trop savoir. Mais étant en lien avec le français, l’israélien et la galloise, j’ai bien observé que les deux mecs à tour de rôle s’octroyer plus de temps libre que prévu. Je ne les juge pas, ça me fait sourire. Ça m’amuse encore plus quand je leur pose un petit mot dans leur livre d’apprentissage de religion bouddhiste « C’est bizarre, ou étais tu ce matin ? » je m’assoie, sourire au lèvre en les regardant ouvrir leur livre, trouver le mot, me chercher du regard amusé et placer leur doigt sur leur bouge « chut ». On est tellement et ils ne sont pas la pour te pister. Tu n’as aucune obligation cependant tu ne dois pas utiliser le monastère comme un hôtel gratuit. Pour le moment, je tiens motivée à ne pas louper des enseignements si riche. Ce matin, j’ai horriblement faim. Le fait de ne pas avoir de repas le soir ce fait sentir de plus en plus. Cependant, je me sens bien. Je prends mes petites habitudes et je me sens comme à la maison. Les moines me fascine toujours autant. Ils sont cette destinée de vie si simple, la conviction qu'ils sont la pour nous enseigner a vivre sans souffrance. Je suis reconnaissante et je commence a me rapprocher un peu plus de ce que peuvent ressentir les locaux et a comprendre la gratitude qu'ils ont vis à vis de buddha.


J'ai terminé les autres jours avec plaisir, en continuant à rester dans la meme energie. A la fin de mon sejour, nous avons eut un entretien avec un moine qui m'a juste transmit toute son energie pour que je puisse affronter la vie. Enfin, affronter non, juste la vivre comme elle doit etre vecue.


J'ai terminé à rentrer du monastere avec d'autres voyageurs. Nous avons partagés un repas, puis un massage alimenté de fou rire et c'est juste comme j'aime vivre. Rencontrer des gens et créer des relations simples et sans attente, sans intention malsaine, juste cette envie profonde de sourire à la vie.